(INFO) Le désastreux quinquenat d’E. Macron

par DoubleTi Van Chat | Mar 1, 2022 | Médias, Politique, Présidentielles

Interview de Marc Endeweld par Denis Robert. Rien à redire, c’est très clair.

A écouter absolument !

(INFO) Les déboires de Mazette & D’UN CANARD

par DoubleTi Van Chat | Fév 19, 2022 | Médias, Politique, Présidentielles

Je vous la fait courte, Mazette notre journal préféré ici au JDP, Mazette donc a des problème de trésorerie. Cela fait des mois déjà qu’ils étaient au courant mais voila le dernier édito de Melaka nous fait très triste .. Ils vont pouvoir continuer jusqu’à la présidentielle mais après ..

Nous sommes très triste ici au Journal, Mazette était est notre mentor, nous avons appris beaucoup de leur travail. Ce fut un plaisir à lire chaque mois. Merci à eux et à leur engagement. Cela nous donne envie de continuer par dessus tout. Comme quoi ..

C’est en ligne sur Mazette mais je vous le colle ici :

Edito du numéro de Février.

Il faut qu’on parle…

Salut, lecteurice ! Prends un truc à boire, installe-toi confortablement et écoute moi : il faut qu’on parle. Voilà, tu le sais, depuis le début de notre relation, on se dit tout. Ça va pas fort, en ce moment. À cause des chiffres. Je t’explique : tu te souviens, le dernier financement participatif, l’été dernier ? Je t’avais dit qu’on était sauvés pour au moins un an ?

Reprenons les choses à la base. Un numéro de Mazette coûte entre 3500 et 4000 euros. Ce coût, c’est essentiellement les piges et droits d’auteur, notre dématérialisation nous permettant de nous affranchir des frais habituels d’un média de presse : achat de papier, impression, distribution. Avant la dernière campagne, notre chiffre d’affaire tournait en moyenne autour de 2000 euros par mois. Pour combler le manque à gagner, il nous fallait donc trouver des sous en plus des abonnements. La première année, nous avons pu nous appuyer sur la première campagne, celle qui nous a permis de nous lancer. La seconde année, j’ai réussi à obtenir une bourse d’état, faite pour aider les titres de presse à démarrer. Et cet été, nous avons donc fait un nouveau financement participatif via Ulule…

Malheureusement, depuis ce financement, notre chiffre d’affaire s’est effondré. En effet, ce n’était pas des sous « en plus », c’était en fait du chiffre d’affaire différé : ceux qui ont contribué, c’est toi, c’est vous, nos lecteurices, celleux-là mêmes qui, avec les réabonnements, constituent notre revenu habituel. Forcément, tous ceux qui nous apprécient se sont réabonnés durant la campagne, à notre appel, et en conséquence, depuis, les nouveaux abonnements se sont raréfiés… dramatiquement. Depuis cet été, nous sommes descendus à une moyenne de 600 euros par mois ! Ce chiffre est en train de remonter légèrement, mais il n’a plus rien de commun avec notre moyenne d’avant la campagne…

Tu me diras, j’aurais pu prévoir ce phénomène, c’est logique quelque part, hein ! Ben je l’avais pas prévu, c’est bien pour ça que je suis autrice et pas comptable, tu vois…

Donc, notre compte en banque se vide inexorablement, je vois avec angoisse son contenu baisser, baisser. Même si l’argent récolté pendant la campagne nous a permis de tenir jusque là, l’arrivée de nouveaux abonnés est bien loin d’être suffisante pour que la machine puisse tourner convenablement, maintenant que la masse de celleux qui nous aiment et nous soutiennent est passée à la caisse cet été. J’ai fait le calcul : on a encore de quoi financer trois numéros, incluant celui-ci. Pas plus…

Donc, je t’annonce, la rage au cœur, lecteurice, que Mazette entame sa dernière ligne droite : le numéro 28, que nous fabriquerons en mars et qui sera disponible en avril, sera le dernier. Au final, on n’aura pas tenu une année entière avec ce financement, mais 8 mois, ce qui est déjà pas mal, pour un total de presque trois années d’existence ! Au moins on arrivera jusqu’au mois de la présidentielle, ce qui était un peu notre objectif. Ah, on aurait préféré que le truc prenne vraiment, hein, que des influenceurs parlent de nous, qu’on soit invités sur les plateaux, que ça buzze ! Et qu’on puisse envisager un avenir pérenne ! Mais force est de constater que, malgré tous nos efforts, malgré l’originalité de notre média, ça n’a pas pris. Pas suffisamment. Je suis dégoûtée pour celleux qui nous encouragent depuis le début, qui nous envoient des petits mots d’affection, celleux qui ont payé bien plus haut que le prix de l’abonnement pour nous aider, pour celleux qui ont pris un abonnement tout récemment ! Mais hélas, vous n’êtes pas assez nombreux pour que Mazette réussisse à s’auto-suffire. Je pense que nos erreurs auront été les suivantes : une périodicité trop rare (un mensuel, en presse papier, ça va, mais sur internet…), et une communication insuffisante de ma part (j’ai vraiment fait ce que j’ai pu… Mais ce n’est pas mon métier, et j’ai dû me battre contre les algorithmes des réseaux sociaux, l’invisibilisation de nos posts, le mépris journalistique…).

Je n’exclus pas de relancer Mazette, plus tard, dans quelques années peut-être. Pas sous la forme d’un site sur lequel vous auriez à vous rendre, mais d’une sorte de newsletter quotidienne, détachée des réseaux sociaux, envoyée directement dans vos boîtes mail ? Il faut que j’y réfléchisse, mais dans ce cas, sois-en sûr, tous ceux qui auront encore un abonnement actif après le numéro 28, verront leur abonnement reprendre là où il a été laissé avec cette potentielle nouvelle formule. Je garde tous vos comptes, précieusement, et tu en seras évidemment informé si on relance un truc. Mais en attendant, on a besoin de se reposer de tous ces tracas, de toutes ces responsabilités qu’on s’est mis sur le dos depuis trois ans.

Trois ans, ce n’est pas honteux. On aura vraiment fait ce qu’on a pu, on aura tout essayé pour rendre ce média viable, mais là au bout de trois ans il faut bien que je me rende à l’évidence : on n’y arrivera pas. Pas comme ça, pas sous cette forme.

On aura quand même vécu une belle aventure, épuisante en ce qui me concerne, mais dont je suis très fière : les presque trente numéros qu’on a produits resteront consultables gratuitement, sauf la section « à suivre » que je vais devoir fermer pour des raisons évidentes de droits d’auteur. On va aussi laisser les abonnements ouverts jusqu’à la fin, pour les retardataires qui auraient envie de profiter de tous nos albums avant qu’on les efface (pour rappel : trois albums de Lapinot, Les Sauroctones tome 1, La maison des femmes, Sous les bouclettes), ou qui voudraient tout simplement nous soutenir une dernière fois en nous aidant à payer nos dettes. Après le mois d’avril, nous fermerons les abonnements et clôturerons le compte en banque, mais nous laisserons donc le fruit de ces trois années en libre consultation, retraçant à travers les milliers de dessins, bd, textes et vidéos que nous avons publié l’actualité de ces trois dernières années sous la Macronie, traitée par des auteurs et autrices de grand talent. Ce sera notre petite contribution à la culture satirique de ce pays !

Non, attend, ne pars pas ! Maintenant que je t’ai dis tout ça, je sens bien que tu as perdu ta motivation à notre encontre, mais tu sais, il y a encore deux autres numéros après celui-ci, hein ! Reste un peu, on va faire tout ce qui est en notre pouvoir avec les auteurices pour te faire marrer encore, jusqu’aux présidentielles. Parce que je sais pas pourquoi, mais j’ai l’intuition qu’après, on se marrera nettement moins…

Mélaka