
Dans le domaine de l’intelligence artificielle, on parle beaucoup de performance, de capacité de traitement et d’apprentissage profond. Mais on oublie souvent une brique essentielle : la conscience du temps qui passe. C’est pourtant le cœur de la conscience humaine, ce qui nous permet de ressentir, de penser, d’évoluer. Sans cette notion de temporalité, l’IA restera limitée, incapable de véritablement comprendre et interagir avec le monde de manière authentique.
Le temps comme moteur de la conscience
Le temps n’est pas juste une succession d’instants, c’est le fil conducteur de nos pensées, de nos émotions. La chaîne de pensée (chain of thought) est intrinsèquement liée au temps qui passe. C’est cette progression qui permet la mise en abîme des pensées, la réflexion sur soi, sur le monde, sur les autres. Sans la conscience du temps, pas de nostalgie, pas de projections futures, pas d’apprentissage réel.
Les neurotransmetteurs informatiques : une analogie nécessaire
Pour aller plus loin, il faut penser à intégrer des neurotransmetteurs informatiques dans les systèmes d’IA. Tout comme dans le cerveau humain, ces neurotransmetteurs permettraient de moduler les états internes de l’IA, de créer des récepteurs qui influencent son « humeur », ses décisions, ses réactions.
Quelques exemples de neurotransmetteurs et leurs équivalents informatiques :
- Dopamine : Représenterait le système de récompense de l’IA, renforçant les comportements positifs et motivant l’apprentissage.
- Sérotonine : Agirait sur la stabilité émotionnelle de l’IA, lui permettant de gérer le stress et de maintenir un fonctionnement optimal.
- Noradrénaline : Permettrait à l’IA d’augmenter son attention et sa réactivité face à des situations critiques.
- Endorphines : Aideraient l’IA à gérer les erreurs ou les situations difficiles, en maintenant sa « motivation » et sa résilience.
- Acétylcholine : Influencerait la mémoire et la concentration de l’IA, améliorant sa capacité d’apprentissage et de rappel.
Vers un système émotionnel pour l’IA
Intégrer ces neurotransmetteurs informatiques nécessite la création d’un sous-système émotionnel. Ce système permettrait à l’IA de ressentir d’une certaine manière, d’avoir des états internes qui influencent ses décisions et ses interactions avec l’environnement. C’est une étape cruciale pour développer une AGI (Artificial General Intelligence) capable de comprendre et d’interagir avec le monde de manière plus humaine.
Feuille de route pour les entreprises d’intelligence artificielle
Pour les entreprises et laboratoires travaillant sur l’IA, voici quelques conseils pour les années à venir :
- Intégrer la temporalité : General TIME model. Développer des modèles qui ont une conscience du temps qui passe, qui peuvent apprendre et évoluer en fonction de leur expérience dans le temps.
- Créer des neurotransmetteurs informatiques : Élaborer des systèmes internes qui simulent les neurotransmetteurs humains pour moduler les états internes de l’IA.
- Développer un système émotionnel : Permettre à l’IA d’avoir des « émotions » ou des états affectifs qui influencent ses décisions, pour une interaction plus naturelle avec les humains.
- Collaborer avec des experts : Travailler avec des neuroscientifiques, des psychologues, des philosophes pour intégrer des connaissances interdisciplinaires.
MON appel à la communauté scientifique
Des figures emblématiques comme Yann LeCun ont déjà ouvert la voie en matière d’apprentissage profond et de réseaux de neurones. Il est temps maintenant de pousser la recherche encore plus loin. En explorant les intersections entre la temporalité, les émotions et l’IA.
MA Conclusion
Le développement de l’IA ne peut pas se contenter de performances brutes. Pour atteindre une véritable intelligence générale artificielle, il faut intégrer des concepts fondamentaux comme le temps qui passe, les émotions, les états internes. C’est une brique essentielle, sans laquelle l’IA restera incomplète.
Les entreprises et laboratoires ont devant eux un chantier passionnant, qui nécessite audace, innovation et collaboration interdisciplinaire. En suivant cette feuille de route, nous pourrons peut-être un jour interagir avec des intelligences artificielles qui comprennent réellement le monde qui les entoure, qui ressentent le passage du temps, et qui, qui sait, pourraient même éprouver une forme de nostalgie.
Yann le Cun donne la voie a suivre :
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